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29 octobre 1870

Au Bourget

2ème jour …  29 octobre 1870

 

Le matin, dès les premières lueurs et sous une pluie battante, les Prussiens depuis le PONT-YBLON, recommencent le bombardement avec 30 pièces d'artillerie, sur le village du BOURGET. Le bombardement est terrible, il détruit maisons, murs crénelés et arbres (7).

 

Les artilleurs remontés le soir du 28 avec trois pièces d'artillerie, répondent à l'ennemi, mais abandonnent la partie. Les Officiers qui restent sont blessés. Le Commandant BAROCHE parcourt les points les plus exposés et labourés par les obus ennemis. Inspirant confiance, il entraîne ses hommes après lui, à travers la fumée de la mitraille (8).

 

On s'attend à une attaque par les 15 à 20 000 Prussiens regroupés dans la plaine, qui tirent sur le BOURGET. Dans la nuit, vers 1 heure, la canonnade cesse, les régiments ennemis se retirent, croyant à l'arrivée de renforts : ils ont vu des bataillons de la garde nationale qui effectuaient des déplacements au sud du BOURGET.

 

Deux pièces d'artillerie de DRANCY, responsables de dommages à l'ennemi, sont rappelées au BOURGET : le général De BELLEMARE en demandait en vain au Gouverneur de Paris.

 

Aucun ravitaillement n'est parvenu au BOURGET depuis le début de la bataille, les hommes ont faim. Ils sont fatigués par deux jours de combat, certains regagnent les campements en arrière poste sans ordre (9). Des vivres arrivent enfin au BOURGET, mais avec le désordre qui y règne, il est impossible d'en effectuer la distribution…

 

On ne s'occupe que très mollement des travaux de défensive et les précautions élémentaires ne sont pas prises : il n'y a pas d'observateur avancé pour prévenir tout danger et toujours pas de canon demandé par De BELLEMARE à TROCHU. Aucun ordre du Gouverneur ne stipule : soit de tenir, soit de se retirer du BOURGET.

 

A 21h00,  De BELLEMARE reçoit un télégramme pour qu'il examine à sa convenance la défensive par une tranchée  allant du BOURGET à DRANCY avec un épaulement de batterie de 12 au niveau de l'inondation de la Molette, mais ce lieu ne s'y prête pas ; un talus coupe le champ de tir vers DUGNY et le PONT-YBLON.

 

De BELLEMARE considère ce télégramme comme un ordre de rester au Bourget, d'autant le colonel MARTIN l'informe par lettre que tout va bien au BOURGET et que les Prussiens semblent se replier.

 

La nuit du 29 au 30 octobre 1870 est terrible : la pluie tombe à flot et le vent souffle fort. Les soldats sont transis dans l'eau et la boue. A 22h00, la fusillade recommence par un bruit provenant de la plaine, c'est une fausse alerte qui se  renouvellera ultérieurement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extraits du Journal officiel du Vendredi 25 Septembre 1870   N° 264

PARTIE  OFFICIELLE        Paris, le 24 septembre,

 

Bicêtre, 24 septembre, 3 h. 40 m., général de Maud’huy au général Vinoy, Paris.

Le calme est complet dans toutes les positions.

 

Tour Solférino, 24 septembre, 8 h. 20 m., matin.

            

Ingénieur à amiral Cosnier, à amiral La Roncière et au Gouverneur de Paris.

 

Quelques compagnies devant Dugny ; tirailleurs déployés avancent sur le Bourget ; apparence d’un simple exercice.

            

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Extraits du Journal officiel du Dimanche 30 octobre 1870   N° 299

 

NOUVELLES   DE   LA   GUERRE

RAPPORTS   MILITAIRES   Saint-Denis, 28 octobre 1870

 

Monsieur le Gouverneur,

 

J’ai l’honneur de vous adresser le rapport sur l’occupation du Bourget, exécutée aujourd’hui par une partie des troupes sous mon commandement.

             Voulant utiliser le corps des francs-tireurs de la presse, dont le service devenu inutile à la Courneuve, par suite des progrès de l’inondation du Groult, j’ordonnai, hier soir, au commandement des francs-tireurs de faire, sur les avants postes ennemis établis au Bourget, une attaque de nuit; je lui en indiquai les principales dispositions et je fis prévenir les grand-gardes établies en avant du fort d’Aubervilliers et de la Courneuve de prendre les armes, à trois heures, pour soutenir et appuyer le mouvement.

             A l’heure prescrite, cela fut exécuté avec autant de vigueur que de précisions par les francs-tireurs sous les ordres du commandant Rolland. Sans tirer un coup de fusil, ils abordèrent les postes prussiens qui firent en désordre, abandonnant la plus part de leurs sacs et de leurs casques. Ils continuèrent à avancer dans le village, repoussant l’ennemi de maison en maison jusqu’à l’église, où se dernier était établi plus solidement. C’est alors que je les fis  soutenir par une partie du 34ème de marche et le 14ème bataillon de la mobile de la seine. J’y envoyais également le colonel Lavoignet, commandant la 1re brigade, pour prendre le commandement, avec ordre de s’emparer du village et de s’y établir solidement.

             Je faisais appuyer l’infanterie par une section de deux pièces de quatre et une mitrailleuse et j’établissais deux pièces de douze en avant de la Courneuve, pour prendre l’ennemi en flanc.

             A onze heures, je me transportai de ma personne au Bourget, et j’y arrivai au moment où nous étions complètement maîtres; je m’étais fait suivre d’une forte réserve, composée du 16ème bataillon des mobiles de la Seine et d’un demi bataillon du 28ème de marche. Vers midi, l’ennemi démasqua deux batteries de position au Pont Iblon et fit avancer deux batteries de campagne sur la route de Dugny au Bourget, qui ne cessèrent, sauf à de rares intervalles, jusqu’à près de cinq heures, de tirer sur le village dont ils incendièrent quelques maisons.

             Je fis retirer mon artillerie, qui ne pouvait lutter avec celle de l’ennemi, trop supérieur en nombre. Nos troupes restèrent dans leurs positions quoique recevant pour la première fois ce feu formidable, et je n’ai qu’à me louer à leur sang-froid et de leur énergie. Pendant ce temps, les sapeurs du génie faisaient les communications crénelaient les maisons et rétablissaient les barricades.

             Vers six heures, j’ai fais relever par des troupes fraîches celles engagées depuis le matin, afin de les faire réparer et manger la soupe. On travailla toute la nuit pour rendre la position aussi défensive que possible.

             La prise du Bourget, audacieusement attaquée, vigoureusement tenu, malgré la nombreuse artillerie de l’ennemi, est une opération peut importante en elle-même, mais elle donne la preuve que, même sans artillerie, nos jeunes troupes peuvent et doivent rester sous le feu plus terrifiant que véritablement meurtrier de l’ennemi. Elle élargit le cercle de notre au delà des forts, donne de la confiance à nos soldats et augmente les ressources en légumes pour la population parisienne.

             Nos pertes que je ne connais pas encore exactement sont minimes (tout au plus une vingtaine de blessés et quatre ou cinq tués.) Nous avons fait quelques prisonniers.

             Quand j’aurai reçu les rapports des chefs de corps et que je les aurai vérifiés avec soin, j’aurai l’honneur de vous envoyer les noms des officiers et des soldats qui se sont particulièrement distingués.

 

                                                                              Le général commandant supérieur,

DE  BELLEMARE   

__________________

 

P.S. --- 29 octobre, 6 heures du matin.

--- Hier, à 7 heures ½ , l’ennemi essaya une attaque à la baïonnette à la gauche du village. Reçu à bout portant par une compagnie du 14ème mobile, il s’enfui à la première décharge, laissant deux blessés entre nos mains. A la faveur de la nuit, il put emporter les autres blessés et les morts, parmi lesquels ont m’assure que se trouve un officier. (Cette attaque nous a coûté 2 tués et 7 blessés.)

             Les prisonniers ont déclaré que nous avions eu devant nous, dans la journée d’hier, deux régiments de la garde et quatre batteries d’artillerie. La nuit a été calme ; rien de nouveau ce matin.

                                                                                           DE  BELLEMARE

Pour copie conforme :                                                                              SCHMITZ

 

Pour copie conforme : 

Le ministre des affaires étrangères chargé par intérim du ministre de l’intérieur.

                                                                                         JULES FAVRE

            

                                                                                           29 octobre, 7 heures du soir.

 

A la suite du rapport adressé ce matin, le général DE  BELLEMARE  a envoyé vers midi la dépêche suivante :

« Le feu continue par intermittence, comme hier. Pas d’attaque d’infanterie; nous sommes en très bonne position ;  nous tenons et nous y restons. »

« Les résultats du combat d’hier au soir ont été importants ; le terrain en avant de nos tirailleurs est couvert de cadavres de prussiens ; un de leurs officiers, blessé, est prisonnier. »

Dans l’attaque, le feu des batteries ennemies a cessé et elles se sont repliées vers Gonesse.

 

Le gouverneur de Paris,

P.O. Le général chef d’état-major général,

                                                                                           SCHMITZ

 

Pour copie conforme : 

Le ministre des affaires étrangères chargé par intérim du département de l’intérieur.

                                                                                           JULES FAVRE