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LE BOURGET A LA BELLE EPOQUE (1890-1920)
Le Bourget embrasse son époque.
La ville du Bourget au début du XX ème siècle connaît l'apogée de la technologie avec l'électricité, le moteur à explosion et la chimie de synthèse ?. Le Bourget voit déjà l'automobile sillonner la route de Flandre !
Une exposition universelle a lieu à Paris en 1876. Qu'à cela ne tienne, un des meilleurs spécialistes en verrerie y exposera ses fabrications, il s'appelle PARIS son usine est installée au Bourget depuis 1864. Un aviation décolle pendant la grande guerre ? Le Bourget se voit confier le plus important champ d'aviation du pays ! Le chemin de fer devient le moyen de transport le plus performant ? Et bien, la plus grande gare de triage s'installe au Bourget !
Mais à côté de tout ce modernisme frétillant, la France reste rurale et empêtrée dans les traditions d'un passé tout proche. La ville du Bourget elle aussi garde un environnement rural avec ses fermes, ses champs surtout cultivés sur le territoire de Dugny son activité paroissiale, ses guinguettes, ses bagarres le samedi soir ou encore avec son étang où l'on vient pêcher en villégiature…
Le Bourget a donc su tirer profit de son époque. Située aux confins d'un axe historiquement emprunté "la route de Flandre", qui menait de Paris aux provinces du nord, elle voit sa population augmentée tout au long du XIX ème siècle et croître surtout à partir de 1870.
Sa densité est de 1000 habitants au Km2 en 1895.
2500 personnes ont choisi de vivre au Bourget en 1895. La majorité de la population n'est pas d'origine bourgetine. Elle provient pour beaucoup de la Picardie et du Nord; elle est aussi composée de résidants étrangers notamment Belges et Italiens, ce qui témoigne de l'ampleur du renouvellement humain. Contrairement à Aubervilliers ou Saint Denis qui voient leur population fortement augmentée par l'arrivée des ouvriers chassés de Paris, Le Bourget connaît, lui, une immigration dit de la province.
C'est ce qui explique certainement que les Bourgetins semblent garder les conceptions du XIXème siècle triomphant. A une époque où les luttes syndicales commencent à faire rage dans les usines, où la domesticité s'effrite, où le monde de la petite boutique s'impose comme parangon des classes moyennes, le Bourget, lui, jouit encore de rapports non conflictuels entre les patrons et les ouvriers. C'est le cas à la cristallerie Saint Joseph du Bourget, où les patrons résident dans l'enceinte même de l'entreprise et parviennent par cette présence ou par des pratiques philanthropique à se faire estimer de leurs employés. La famille PARIS n'hésite pas à héberger et instruire dans son orphelinat des jeunes gens déshérités qui travailleront par la suite dans la cristallerie. De mauvaises langues diront que sous prétexte de bienfaisance la cristallerie tirait des orphelins propagande religieuse et travail à bas prix. Elle veille à ce que ses employés mais aussi tous ceux de la commune se rendent à l'église. C'est le cas aussi des familles MARTIN et PROUST qui vivent tout près de leur moulin. Bien sûr parfois les esprits se rebellent, comme par exemple au chantier Thomerel où les terrassiers ont abandonné leur travail.
En 1900 tout le monde se connaît au Bourget, on se connaît et on s'observe, à l'instar de cette époque où la morale et la vertu sont imposées de même que l'anti-germanisme, dont on a une illustration avec l'église. Son curé, l'avait fait classer en souvenir de l'attaque prussienne de 1870.
Comme toutes les villes de la banlieue ouvrière, il subsistait parfois des problèmes d'hygiène. L’eau n'était pas encore courante, il fallait la puiser aux multiples fontaines municipales et seule la route de Flandre était pavée en 1890. Des rues comme l'avenue Edgar Quinet ou la rue du Château (actuellement rue de la République) connaissaient des difficultés en matière de salubrité. Seul un médecin généraliste et un pharmacien soignaient les 2500 bourgetins, ce qui semblait cependant suffisant.
Le Bourget à la Belle époque c'est aussi la révolution des transports.
Au Bourget la route de Flandre de Paris à Maubeuge traverse le territoire sur une longueur de 2100 mètres. La chaussée est entièrement pavée depuis l'origine jusqu'au champ d'aviation. Une double rangée d'arbres l'agrémente. Mis à part cette route souvent fréquentée notamment par les "pailleux" qui apportait le blé au moulin PROUST, Le Bourget compte en tout en 1896 neuf rues dont l'entretien n'est assuré que par un cantonnier ; les habitants étant tenus de balayer une fois par semaine devant leur maison. On ne dénombre qu'un égout long d'un kilomètre sous la route nationale.
A côté de ces routes, le trafic de voyageurs est stimulé par l'ouverture de nombreuses gares ferroviaires dans la deuxième moitié du XIX ème siècle. La petite ceinture est alors réalisée tout autour de Paris dont s'élancent les principales radiales. La ligne "Paris Soissons" via Aulnay sous Bois et Sevran est construite en 1862. Les deux seules stations où le train s'arrête sont Sevran Livry et Le Bourget Drancy. Le trafic des marchandises quant à lui bondit littéralement, d'où l'ouverture de la gare de triage du Bourget en 1884.
Au delà de son rôle ferroviaire, la gare du Bourget a bouleversé le quartier qui l'environnait. C'est ici qu'on trouve les logements des ouvriers du chemin de fer. 140 en tout résidaient avec leur famille dans le bas du Bourget. De nombreux immeubles dont nous gardons encore la trace rue Francis de Pressensé et avenue Jean Jaurès, datent de cette période. Cela étant les ouvriers avaient du mal à se loger au Bourget même et n'hésitaient pas à aller habiter à Drancy où à la Courneuve.
Mais cette période connaît aussi l'horreur de la guerre 1914-1918 ; à la gare, de nombreux soldats transitèrent comme en témoignent les multiples cartes postales qu'envoyaient les militaires du Bourget à leur famille.
A côté du modernisme ferroviaire, subsiste ce qu'on appelait jadis la diligence rebaptisée ici "omnibus". Il s'agissait d'une carriole close tractée par un ou deux chevaux peuvent véhiculer jusqu'à 9 personnes. Elle emmenait les voyageurs de Dugny à la gare du Bourget ce qui correspond à la même ligne que les autobus RATP N° 133 d'aujourd'hui. Parallèlement, un tramway, le N° 52, installé aux alentours de 1897, emmenait les bourgetins jusqu'à l'Opéra à Paris. Le terminus partait de l'actuelle place du 11 Novembre puis se déplaça après la guerre jusqu'au champs d'aviation.
L’aviation fit ses débuts pendant la guerre 1914-1918, peu après que la première fois une escadrille allemande bombarda Paris le 30 août 1914 ... ainsi commença l'histoire du champ d'aviation du Bourget. Le général GALLIENI, gouverneur militaire de Paris, face aux incursions de plus en plus fréquentes que faisaient les groupes d'avions ennemis dans le ciel de la capitale, réclama auprès de l'Etat Major la constitution rapide d'une aviation de défense pour Paris.
L’aviation héroïque, celle des pilotes BRÉGUET, GARROS, PÉGOUD ou GUYNEMER, débuta ainsi sur une prairie située sur les communes du Bourget et de Dugny, non loin du ruisseau de la Morée. Dès la fin de la guerre, l'aviation civile s'implanta sur ce terrain. Elle fit du Bourget une terre d'envols et de ses habitants les acteurs d'une formidable épopée.
L'essor de la civilisation industrielle du XIX ème siècle 1890 et 1920.
Jamais le monde de l'industrie n'avait été aussi présent.
Il déborde de Paris pour s'installer en banlieue, notamment celle du nord et de l'est.
En Seine Saint Denis on distingue trois types d'espaces. Le Bourget s'intercalait entre l'espace des champs et des chars à boeufs et celui des ciels enfumés par les cheminés d'usines.
Au Bourget, on compte en 1895, 32 ateliers, 221 magasins et boutiques. Etrange endroit où s'entremêlent terres de culture et terres bâties ou à bâtir.
Les entreprises petites et moyennes pour la plupart, sont vouées aux fabrications les plus diverses et parmi lesquelles on trouve celle du verre. Les activités de la verrerie sont en effet très anciennes, le XIX ème siècle avait provoqué leur essor en région parisienne.
Le verre s'est démocratisé et alimente un marché de consommation de plus en plus vaste.
Au Bourget, la cristallerie émaillerie PARIS embauchant jusqu'à 300 ouvriers, fait figure de pionnier. Dans cette branche, l'emploi massif et prolongé des enfants et des adolescents est courant. 32 % des ouvriers avaient moins de 15 ans à la cristallerie PARIS. D'où la création d'un orphelinat géré par les soeurs de Saint Vincent dé Paul, dans l'optique de constituer des travailleurs "chrétiens" et honnêtes".
A côté de cette conception du monde de l'industrie, apparaît une nouvelle forme de manufacture au Bourget. Elle est motivée comme nous l'avons déjà remarqué par le chemin de fer. C'est celle des ouvriers et des patrons distinctement séparés géographiquement ; les habitations des uns ne correspondent plus avec le lieu de travail des autres, la vie privée de ces derniers ne regardent que de moins en moins les premiers.
Bref, l'usine s'écarte du paternalisme et de la vie. WORTHINGTON ou la COMPAGNIE ELECTROMECANIQUE en sont d'excellentes illustrations. Située près du chemin de fer nouvellement implanté, elles vont directement contribué à l'établissement de ce qu'on appelle pas encore "la banlieue ouvrière". Les MARTIN et PROUST, les DEVAUX les DEMA, les VOUREY, les MAUBRON et BON ou les ANSEL, qui veillaient paternellement sur la moralité de leurs ouvriers sont dépassés. L'individualisme galope déjà et annonce un XX ème siècle démocratisé mais peut être aussi paradoxalement plus égoïste...
texte rédigé par Nicolas BOULIER . Le 1er Septembre 1993.
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