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J.O. de novembre 1870
Au Bourget
Extraits du Journal officiel du Vendredi 2 Novembre 1870 N° 302
Aux Gardes Nationales de la Seine.
Votre ferme attitude a sauvé la République d’une grande humiliation politique, peut-être d’un grand péril social, certainement de la ruine de nos efforts pour la défense.
Le désastre de Metz, prévu mais profondément douloureux, à très légitiment troublé les esprits et redoublé l’angoisse publique ; et, à son sujet, on a fait au Gouvernement de la défense nationale l’injure de supposer qu’il en était informé, et le cachait à la population de Paris, alors qu’il en avait, je l’affirme, le 30 au soir seulement, la première nouvelle. Il est vrai que le bruit en avait été semé depuis deux jours par les avant-postes prussiens. Mais l’ennemi nous a habitués à tant de faux avis que nous nous étions refusés à y croire.
Le pénible accident survenu au Bourget, par le fait d’une troupe qui, après avoir surpris l’ennemi, a manqué de absolument de vigilance et s’est laissé surprendre à son tour, a vivement affecté l’opinion.
Enfin la proposition d’armistice, inopinément présentée par les puissances neutres, a été interprétée, contre toute vérité et toute justice, comme le prélude d’une capitulation, quand elle était un hommage rendu à l’attitude de la population de Paris et à la ténacité de la défense.
Cette proposition était honorable pour nous ; le Gouvernement lui-même en posait les conditions dans des termes qui lui semblaient fermes et dignes. Il stipulait une durée de vingt-cinq jours au moins,--Le ravitaillement de Paris pendant cette période,--le droit pour les élections de l’assemblée nationale, ouvert aux citoyens de tous les départements français.
Il y avait loin de là aux conditions d’armistice que l’ennemi nous avait précédemment faites : quarante-huit heures de durée effective, et quelques rapports très restreints avec la province pour la préparation des élections,--point de ravitaillement,--le gage d’une place forte—l’interdiction aux citoyens de l’Alsace et de la Lorraine de participer au vote pour la représentation nationale.
A l’armistice aujourd’hui proposé, se rattachent d’autres avantages dont Paris peut facilement se rendre compte, sans qu’il faille les énumérer ici. Et voilà qu’on le reproche comme une faiblesse, peut-être comme une trahison, au Gouvernement de la défense nationale !
Une infime minorité qui ne peut prétende à représenter les sentiments de la population parisienne, a profité de l’émotion publique pour essayer de se substituer violemment au Gouvernement. Il a la conscience d’avoir sauvegardé des intérêts qu’aucun gouvernement n’eut jamais à concilier, les intérêts d’une ville de deux millions d’âmes assiégée, et les intérêts d’une liberté sans limites. Vous vous êtes associés à sa tâche, et l’appui que vous lui avez donné serra sa force à l’avenir contre les ennemis du dedans aussi bien que contre les ennemis du dehors.
Fait à Paris, le 1er novembre 1870. Le président du Gouvernement,
Gouverneur de Paris,
Général TROCHU.
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Hier, le Journal officiel a appris aux parisiens la nouvelle de la capitulation de Metz ; le Gouvernement n’avait connu ce désastre que la veille dans la soirée ; fidèle à ses habitudes de sincérités absolue, il l’a publié en la recevant. Il annonçait en même temps que l’ennemi avait repris le Bourget, événement beaucoup plus grave, mais d’une nature bien différente, il mentionnait la progression d’un armistice faite aux belligérants par les quatre grandes puissances, l’Angleterre, la Russie, l’Autriche et l’Italie. Une partie de la population s’est persuadée que cette négociation ainsi introduite, non par nous, ni par l’ennemi, mais par les grandes puissances européennes, était l’indice d’une arrière-pensée de capitulation. De cette erreur, de ces nouvelles ainsi rapprochées est née une émotion profonde qui, dès la nuit précédente, s’était manifestée par des attroupements sur le boulevard, et qui, vers deux heures de l’après-midi, dans la journée du 31 octobre, a jeté sur place de l’Hôtel de ville une foule composée de plusieurs milliers de personnes.
A la suite de ces attroupements, un grand scandale s’est produit. L’Hôtel de ville a été envahi, un comité de salut public a été proclamé, les membres du Gouvernement ont été retenus pendant plusieurs heures comme otages. Vers huit heures du soir, le général Trochu, M. Emmanuel Arago et M. Jules Ferry, étaient arrachés des mains de la sédition par le 106ème bataillon de la garde nationale, commandant Ibos. Mais M. Jules Favre, M. Garnier-Pagès, M. Jules Simon, le général Tamisier et le commandant du 106ème demeuraient prisonniers.
Ce n’est que vers trois heures du matin que ces scènes lamentables ont pris fin par l’intervention des bataillons de la garde nationale, accourus en nombre immense autour de l’Hôtel de ville, sous la direction de M. Jules Ferry. Les cours intérieures ayant été occupées par la garde mobile, plusieurs détachements du 106ème bataillon de la garde nationale, du 14ème, du 4ème, et les carabiniers du capitaine de Vresse, ont fait évacuer les salles envahies, tandis qu’au dehors, les gardes nationaux qui remplissaient la place, les quais et la rue de Rivoli, accueillaient par d’immenses acclamations le général Trochu, passant sur le front des bataillons.
Le Gouvernement aurait pu, sans doute, en finir beaucoup plus tôt avec cette triste insurrection, mais il s’était fait un devoir d’éviter, par dessus tout, une collision en face de l’ennemi. A force de patience et de mansuétude, on a pu éviter un conflit sanglant. C’est la un grand bonheur. Mais de pareilles aventures ne peuvent se renouveler. La garde nationale ne peut être incessamment absorbée par la nécessité de mettre à la raison une minorité factieuse. Il faut que Paris se prononce une fois pour toutes.
Le Gouvernement consultera la population de Paris tout entière dès l’après-demain, c’est à dire dans le plus court délai possible, sur la question de savoir si elle veut, pour gouvernement MM. Blanqui, Félix Pyat, Flourens et leurs amis, renforcés par une commune révolutionnaire, ou si elle conserve sa confiance aux hommes qui ont accepté, le 4 septembre, le périlleux devoir de sauver la patrie.
Le Gouvernement se doit à lui même, après cette journée, après ce coup de main qui a failli réussir, de demander à ses concitoyens si, oui ou non, il conserve leur confiance. Dans la situation où nous sommes, la force du Gouvernement n’est qu’une force morale, l’acclamation du 4 septembre ne suffit plus. Il faut le suffrage universel. ……………..
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Extraits du Journal officiel du Vendredi 9 Novembre 1870 N° 309
L’ennemi est inquiété jour et nuit dans ses positions. Dans ce but, Bicêtre, les Hautes Bruyères, Vanves et le Mont Valérien ont, la nuit dernière, lancé dans ses lignes des obus à grande portée. Dans la journée, le Mont Valérien et le 6ème secteur se sont concertés pour empêcher les travaux de l’ennemi à Montretout et atteindre ses réserves jusqu’à Garges et Ville-d’Avray.
D’un autre côté, des renseignements certains ayant fait connaître que le feu des forts avait causé à l’ennemi, en un seul jour, dans le village du Bourget, une perte de 36 officiers et de 400 hommes, ordre a été donné de concentrer de nouveau les feux sur ce point.
Parmi les morts se trouvent deux colonels, dont l’un commandant le régiment de la garde dit régiment de la reine.
Le Gouverneur de Paris.
P.O. Le général chef d’état-major ,
SCHMITZ.
Pour copie conforme :
Le ministre de l’intérieur par intérim.
Jules FAVRE.
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Dans un numéro de la Gazette de Cologne que l’on nous communique, nous lisons le document suivant dont voici la traduction :
Télégramme officiel militaire, transmis à Berlin du quartier général du roi de Prusse.
Versailles, 1er novembre
Les pertes de la 2ème division d’infanterie de la garde, dans l’engagement du 30 octobre (au Bourget) s’élèvent à : 34 officiers et 449 hommes.
DE PODBIELSKI.
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Extraits du Journal officiel du Lundi 19 Décembre 1870 N° 349
Le Gouverneur de Paris met à l’ordre les noms des officiers, sous-officiers et soldats à qui leur bravoure et leur dénouement ont mérité ce haut témoignage de l’estime de l’armée et de la gratitude publique.
Cet ordre, inséré au Journal officiel et au Journal militaire, tiendra lieu de notification aux divers corps, pour l’inscription des présentes citations sur les états de service des ayant droits.
Officiers, sous-officiers et soldats,
Nous avons fait en commun, pour le pays, des efforts qui ont bien servi notre sainte cause. Nos frères de l’armée de la Loire que le patriotisme des départements a improvisée, comme le patriotisme de Paris a improvisé l’armée de Paris, nous donnent d’admirables exemples. Ils se renouvellent comme nous, sous le feu, au prix d’héroïques sacrifices, dans une lutte qui étonne l’ennemi troublé par la grandeur de ses pertes et par l’indomptable énergie de la résistance.
Que ces nobles encouragements vous fortifient : que le spectacle saisissant des citoyens de Paris, devenus soldats comme vous, et combattants avec vous dans l’étroite solidarité du devoir et du péril, vous élève à la hauteur de tous les devoirs et de tous les périls. Et puisse votre général faire pénétrer dans vos âmes les sentiments, les espérances, les fermes résolutions dont son âme est remplie.
GENERAL TROCHU Paris le 18 décembre 1870.
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