Extraits du Journal officiel du Vendredi 23 Décembre 1870   N° 353

PARTIE  NON  OFFICIELLE  Paris, 22 décembre 1870

            

La journée d’hier n’est que le commencement d’une série d’opération. Elle n’a pas eu, elle ne pouvait guère avoir de résultats positifs ; mais elle peut servir à établir deux points importants : l’excellente tenue de nos bataillons de marche engagés pour la première fois, qui se sont montrés dignes de leurs camarades de l’armée de la mobile, et la supériorité de notre nouvelle artillerie, qui a éteint complètement les feux de l’ennemi.

             Si nous n’avions pas été contrariés par l’état de l’atmosphère, il n’est pas douteux que le village du Bourget serait resté entre nos mains. A l’heure où nous écrivons, le général Gouverneur de Paris a réuni les chefs de corps, pour se concerter avec eux sur les opérations ultérieures.

RAPPORTS   MILITAIRES

                          Le vice-amiral commandant en chef au Gouverneur de Paris, au fort d’Aubervilliers.

                                                                                           Ce 22 décembre, 3 h ½

 

             Conformément à vos ordres nous avons attaqué le Bourget ce matin.

             La bataillon des marins et le 128 ème, sous l’énergique direction du capitaine de frégate Lamothe-Tenet, ont enlevé la partie nord du village, en même temps qu’une attaque menée vigoureusement par le général Lavoignet, dans la partie sud, se voyait arrêtée, malgré ses efforts, par de fortes barricades et des murs crénelés qui l’empêchaient de dépasser les premières maisons dont ont s’était emparé.

             Pendant près de trois heures , les troupes se sont maintenues dans le nord du Bourget, jusqu’au delà l’église, luttant pour conquérir les maisons une à une ; sous les feux tirés des caves et des fenêtres et sous une grêle de projectiles, elles ont du se retirer ; leur retraite s’est faite avec calme.

             Simultanément une diversion importante était effectuée par les 10 ème, 12 ème, 13 ème  et 14 ème bataillons des gardes mobiles de la Seine et une partie du 62 ème bataillon de la garde nationale mobilisée de Saint-Denis, sous le commandement supérieur du colonel Dautremon.

             Enfin, au même moment, le 68 ème bataillon de la garde nationale mobilisée de Saint-Denis se présentait devant Épinay, tandis que les deux batteries flottantes numéros 1 et 2 canonnaient le village, ainsi qu’Orgemont et le Cygne d’Enghien, qui ripostaient vigoureusement.

             Nos pertes sont sérieuses, surtout parmi le 134 ème et le 138 ème

             Bien que notre but n’ait pas été atteint, je ne saurais assez louer la vaillante énergie dont nos troupes ont fait preuve.

             Cent prisonniers prussiens ont été ramenés du Bourget.

 

                                                                                                        DE LA RONCIERE

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Extraits du Journal officiel du Vendredi 26 Décembre 1870   N° 356

PARTIE  OFFICIELLE  Paris, le 25 décembre 1870.

 

             Par décret en date du 25 décembre 1870, rendu par le Gouvernement de la défense nationale, sur la proposition du ministre de la marine et des colonies. M. le capitaine de Frégate Lamothe-Tenet (Eugène) a été promu au grade de capitaine de vaisseau, pour action d’éclat: commandait la 3 ème brigade du corps d’armée de Saint-Denis, au combat du 21 décembre 1870 ; a dirigé l’attaque de gauche du Bourget avec une énergie remarquable ; a eu son cheval tué sous lui.

 

             Par décret du même jour ont été promu dans le corps des officiers de marine, au grade de lieutenant de vaisseau, les enseignes de vaisseau :

(Tour revenant au choix)

             M. Puech (Jules Maurice) ; s’est distingué à l’attaque du Bourget, le 21 décembre 1870.

(A l’ancienneté)

             M. Gelly (Barthélémy).

             M. Ruminy (Napoléon-Jean)

             M. Reculoux (Auguste-Pierre)

             M. Bouffé (Edmond-Albert)

(Au choix)

             M. Caillard (Léonce-Albert) ; s’est distingué à l’attaque du Bourget, où il a été blessé.

             M. De la Panouse (Félix-Charles-Edmond) ; s’est distingué à la même affaire.

      

Par décret en date du 25 décembre 1870, rendu par le Gouvernement de la défense nationale, sur le rapport du ministre de la marine et des colonies, ont été promus ou nommés dans l’ordre de la Légion d’honneur, en de leur belle conduite, à l’attaque du Bourget, le 21 décembre.

Au grade d’officier :

             M. Perrain (Louis-Paul), lieurenant de vaisseau.

 

Au grade de chevalier :

             M. Patin (Napoléon-Marie-Ernest), lieutenant de vaisseau ; grièvement blessé.

             M. Le Barzic (Henri Louis), enseigne de vaisseau.

             M. Néron (Georges-Henri), enseigne de vaisseau.

             M. Vitalis (Louis), sergent d’armes.

 

             Par décret en date du 25 décembre 1870, rendu sur le rapport du ministre de la marine et des colonies, la médaille militaire a été conférée aux officiers-mariniers et marins dont les noms suivent, qui se sont distingués à l’attaque du Bourget, le 21 décembre 1870, à savoir :

 

             MM.

Le Gal (Guillaume Marie), sergent d’armes ; blessé.

             Madon (Hippolyte François), sergent d’armes ; blessé grièvement.

             Cauffrey (jean), caporal d’armes.

             Davel (Émile), caporal fourrier.

             Marc (Jean-Marie), matelot fusilier ; blessé.

             Camos (Antoine Marie), matelot fusilier ; blessé.

             Lassagne (Louis), matelot fusilier ; blessé.

             Bertrand (Jean), matelot fusilier.

             Briat (Jules), matelot fusilier ; blessé.

             Jean (Émile), matelot fusilier.

LE SIEGE DE PARIS

Du 20 septembre 1870 au 28 janvier 1871

 

Prusse

France

Commandants

Maréchal Helmut Von MOLTKE

Général Louis TROCHU

Hommes

206 000 fantassins                              34 000 cavaliers

355 000 fantassins

  5 000 cavaliers

Artillerie

898 pièces de campagne

            240 pièces de siège

1 964 canons

Pertes

10 000 tués et blessés

                2 000 disparus

16 000 tués et blessés

                8 000 disparus

Description des opérations

Le Général TROCHU, gouverneur militaire de la ville, devient le président du gouvernement provisoire de la IIIe République qui succède à l'empire. Il réussit en peu de temps à mettre sur pied une garnison plus impressionnante par le nombre que par la qualité.

 

Le Maréchal Von MOLTKE, échaudé par les lourdes pertes subies depuis le début de la campagne, choisit d'assiéger la ville défendue par deux formidables ceintures  de fortifications composées de  94 forts.

 

Le 18 septembre 1870, les Prussiens resserrent l'étau autour de Paris et coupent les câbles télégraphiques. Le lendemain, le câble installé secrètement par Steenackers est découvert et sectionné.

 

Le 20 septembre 1870, Paris est assiégé par les Prussiens.

 

Le gouvernement de la Défense Nationale considère "qu'en raison de la prolongation de l'investissement de Paris, il est indispensable que le Ministre de l'Intérieur se mette en rapport direct avec la Province pour y galvaniser l'esprit de résistance."

 

Il est décidé que Gambetta se rendrait à Tours par les airs.

 

En compagnie de son ami Spuller, Gambetta s'envole dans le ballon Armand  Barbès depuis la Place Saint Pierre à Montmartre. Il se pose dans la Somme à la lisière de la forêt d'Épineux près des troupes Prussiennes, mais réussit à leur échapper. Le même jour, un autre ballon, le George Sand emmène deux américains chargés de l'achat des armes.

 

Paris est alors coupé de son gouvernement.

 

C'est, pour l'histoire postale, le début d'une épopée qui durera plusieurs  mois. On imagine toutes sortes de dispositifs pour acheminer le courrier : par ballons, dans des boules en zinc immergées à Moulins et enfin par pigeons voyageurs.

 

Deux sorties majeures à Champigny (30 novembre - 2 décembre 1870) et Buzenval (2 janvier 1871) sont repoussées malgré quelques succès initiaux.

 

Le 5 janvier 1871, les pièces d'artillerie de siège rendues disponibles par la reddition de Bazaine à Metz, commencent à tirer sur la ville. Ce bombardement s'avère relativement inefficace sur le plan militaire et contribue à raffermir la volonté des défenseurs.

 

Le 26 janvier le Général TROCHU demande un armistice après l'échec d'une troisième tentative de sortie et la mutinerie des gardes nationaux qui tirent sur leurs camarades (19 janvier 1871).

 

Thiers expose au Gouvernement replié à Bordeaux  les conditions de Bismarck.

 

Le 28 Janvier à Versailles, Jules Favre signe la Capitulation de Paris et l'armistice.

 

Les rues de la ville connaîtront alors de plus violents affrontements que lors du siège. Les gardes nationaux tente de s'emparer du pouvoir. La commune est réprimée en force par des soldats réarmés avec l'autorisation des vainqueurs.

 

Bismarck exige que l'Alsace et la Lorraine soient rattachées à l'Allemagne et que la France verse 5 Milliards de Francs de dommage de guerre.

Particularités

Pendant le siège, les liaisons avec l'extérieur sont notamment maintenues grâce à l'utilisation de ballons dirigeables. Gambetta regagne ainsi Tours par la voie des airs et galvanise la résistance à l'envahisseur.

 

L'utilisation de microfilms pour la première fois, permet de transmettre des masses de documents officiels mais aussi du courrier privé.

 

Quelques dates :

  4 septembre 1870              Proclamation de la République

12 septembre 1870              Une Délégation du gouvernement s'établit à Tours

20 septembre 1870              Les Prussiens assiègent Paris

  7 octobre     1870               Léon Gambetta, Ministre de la Guerre et de                                                                          l'Intérieur, quitte Paris par le ballon Armand Barbès                                                  et s'établit à Tours

27 octobre     1870                Capitulation de Bazaine à Metz

10 décembre  1870              Le gouvernement, devant l'avance Prussienne,

                                                déménage de Tours vers Bordeaux

28 janvier      1871                Signature de l'Armistice par Jules Favre.

                                                (perte de l'Alsace et de la Lorraine)

  6 février      1871                Élections générales

     28 mars         1871             La commune est décrétée officiellement

L'ambition d'un homme fait 30.000 victimes

La Succession au trône de Charles Quint :

Après le renversement de la reine Isabelle II d'Espagne, le Général Prim offre le trône au Prince Léopold de Hohenzollern-Sigmarinen, cousin du Roi de Prusse Guillaume Ier.

Le 21 Juin 1870, Léopold se porte officiellement candidat à la succession au trône d'Espagne.

Le 6 juillet, Gramont, ministre des affaires étrangères déclare devant la Chambre législative l'opposition de la France à ce projet. L'Ambassadeur de France, Vincent Benedetti se rend à Ems, près de Coblence où Guillaume Ier est en cure. Le Roi de Prusse affirme que si Léopold renonce à cette succession, il  l'approuvera.

Le 12 juillet, le prince Antoine, père de Léopold annonce le retrait de la candidature de son fils. Mais le duc de Gramont exige que Benedetti retourne à Ems pour demander au Roi de Prusse de garantir ce retrait.

Le Roi refuse cette audience et fait savoir son approbation par son aide de camp, le prince Radziwill. Le même jour le Roi envoi à Bismarck une dépêche pour l'en informer. Il autorise Bismarck (1) à la publier en partie ou en intégralité.

Pour Bismarck, l'occasion est trop belle pour cimenter l'unité Allemande avec un empereur Prussien et protestant. De plus, un rapport allemand de Moltke montre une impréparation évidente de l'Armée Française : l'expédition Mexicaine a tourné au désastre ; l'armée, orientée vers des expéditions africaines ne montrerait aucune disposition pour une guerre européenne : les fantassins sont trop chargés pour des bivouacs de plein air, les dispositifs trop resserrés. L'Armée française est vieillissante et ne dispose d'aucun Chef de valeur. Un autre point important est la fin au 1er Août du traité d'alliance avec la Bavière. Bismarck sait que Louis II refusera de le renouveler, il lui faut agir vite.

La dépêche d'Ems

Le 13 Juillet 1870, Bismarck entend ne pas renoncer à la Couronne Espagnole : il signifie par la dépêche d'Ems le refus du Roi de Prusse dans un communiqué volontairement tronqué :

L'Ambassadeur de France a prié à Ems Sa Majesté de l'autoriser à télégraphier à Paris que Sa Majesté s'engage à ne jamais permettre la reprise de la candidature Hohenzollern.

Sa Majesté le Roi a refusé de recevoir à nouveau l'Ambassadeur et lui a fait dire par l'aide de camp de service qu'elle n'avait plus rien à lui communiquer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

comte waldersee

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