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L’histoire 1870
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FAITS HISTORIQUES
Le Bourget
FAITS HISTORIQUES
Le Grand chemin qui, de Paris conduit vers Senlis, et de là en Flandre, est d'origine sinon romaine, du moins fort ancienne. L'endroit où il croise le ruisseau de la Mollette constitue une vallée peu profonde où, de bonne heure, quelques habitations s'élevèrent ; on leur donna le nom de petit bourg, en latin burgellum, diminutif de burgus., d'où le Bourget.
L'origine de cette agglomération fut peut-être une maladrerie ou léproserie élevée sur ce point. Pendant tout le moyen âge et jusqu'au XVI siècle, la lèpre sévit sur nos régions, et la charité
publique construisit de nombreux hôpitaux où étaient recueillis ceux qui en étaient atteints. Dulaure affirme que la léproserie du Bourget existait dès le XI siècle, mais il n'en donne aucun témoignage. En revanche, nous avons la preuve certaine de son existence en 1351, et peut-être même de là son existence. L'abbé Lebeul voulut la visiter en 1351. La trouvant fermée, il dressa son procès verbal en présence de Jean de Dôle, curé de Drancy.
C'est le seul renseignement précis que nous avons sur cet hôpital. Du moins, son emplacement est connu par un nom de lieu dit, la Maladrerie, à l'entrée du village, sur la gauche de la grande route, entre la « sente aux ladres » et le chemin de la Courneuve.
Il n'y a pas lieu de s'étonner que la léproserie du Bourget se soit trouvée fermée en 1351 il et elle ne dut pas se rouvrir. C'était le temps des guerres, le temps où les gens d'armes parcouraient les environs de Paris, pour les saccager bien plus que pour les défendre, et les habitants étaient forcés d'implorer du roi d'être déchargés d'impôts trop lourds, notamment du droit de prises, qui consistait à prélever dans les campagnes une certaine quantité de denrées et de fourrages nécessaires à l'hôtel royal. Ce fut le cas de ceux du Bourget
Au cours des guerres civiles et extérieures qui marquèrent toute la première moitié du XV- siècle, le Bourget fut le théâtre d'une scène affreuse d'incendie et de carnage.
L'abbé Lebeuf, le seul qui, jusqu'ici ait consacré quelques lignes à l'histoire du Bourget rapporte un fait qui s'y passa en 1440, et qui, dit-il « ressent fort les moeurs de ce temps-là ». Un habitant du village, nommé du Clouy, était excommunié depuis douze ans par sentence de J'Official de Paris, et ne s'en trouvait pas plus mal. Le maire reçut commission de le faire mettre en prison, mais un sergent à cheval du Châtelet l'en empêcha : « ce sergent fut condamné, par arrêt du 23 décembre de cette même année 1440, à faire amende honorable au Bourget, et à paver une somme au Roi et à l'évêque de Paris »
Les annales du Bourget restent muettes ensuite durant une longue période. La tradition locale, qu'aucun texte ne justifie heureusement, veut que saint Vincent de Paul y ait installé, au commencement du XVIIe siècle, une école. Le Mémoire de la Généralité de Paris, rédigé à la fin de ce même siècle mentionne comme châtelains du Blanc-Mesnil et du Bourget « les héritiers de Blanc-Mesnil », et le savant éditeur de ce texte, M. de Boislisle, ajoute en note: « Marie-Renée. Potier de Blanc-Mesnil, dernière héritière de la branche de ce nom, morte sans alliance le 16 janvier 1700, à l'age de 22 ans.
Louis XV y eut, parait-il, un pavillon de chasse. La preuve ne nous est pas fournie dans les écrits contemporains, mais rien n'est pas vraisemblable. Le bâtiment existerait même encore aujourd'hui (1867): c'est l'habitation particulière de M. Paris, sise dans la cristallerie que son père établit au Bourget en 1867.
Deux sphinx de pierre en défendent l'entrée. Du côté du parc, une large allée, s'achevant aujourd'hui en cul-de-sac, devait conduire à la forêt Bondy qui commençait alors non loin de là. Délaissée par Louis XVI, cette habitation fut, dit-on, pendant quelque temps, la résidence de Lavoisier.
Pavillon de chasse puis Verrerie Paris
Pavillon de chasse
de Louis XV
Verrerie
Arrière de la Verrerie
Bien que dépendant de la paroisse de Dugny, le Bourget se constitua en municipalité avant même la fin de l'ancien régime. Il figure cette qualité, lors de la tentative faite par Necker, en 1787, d'une nouvelle organisation administrative de la France, d'une nouvelle organisation administrative de la France. comme appartenant au département de Saint-Germain, arrondissement de Saint-Denis, et faisant partie de la "Dépendance de Drancy".
Cette première municipalité, sur laquelle nous n'avons pas de renseignements, eut pour tâche de préparer le cahier des doléances présentées aux États Généraux de 1789
La municipalité suivante, constituée en vertu des lois démocratiques de l'Assemblée nationale, se créa le 2 février 1790. Les habitants élurent eux-mêmes leur maire, Jean Charlemagne, ancien syndic de la communauté par 17 voix sur 28 votants. L'administration communale fut composée « d'un maire, deux municipaux, un procureur, six notables et un greffier pour la suite des actes, lequel se nomme Wable, maître d'école dudit lieu ).
Après cette période d'enthousiasme, les annales du Bourget demeurent silencieuses. Si les victoires du premier Empire n'y ont pas laissé de trace, il n'en fut pas de même des dernières heures, si cruelles de ce régime. Vaincu à Waterloo, Napoléon Ier s'arrêta deux heures dans le village, le 20 juin 1815 ; il n'osait pas rentrer en plein jour à Paris. Peu après, l'armée des alliés, suivant la même route que lui, traversa aussi le Bourget; l'église fut mise au pillage et les commerçants durement rançonnés.
Avec l'année 1870, nous arrivons à l'époque la plus dramatique l'histoire du Bourget, celle qui lui assure l'honneur, hélas ! si cruellement acheté, d'avoir pour toujours une place dans l'histoire générale de la France au XIX- siècle
L'armée allemande ayant occupé, le 15 septembre, les hauteurs voisines de Dugny et de Pont-Iblon, mais sans s'approcher du feu de nos forts de I'Est, d'Aubervilliers et de Romainville, le village fut en majeure partie abandonné par la population. Son conseil municipal se réunit une première fois à Paris, dans un local improvisé, rue d'Hauteville, 85, le 27 septembre ; il y tint encore séance le 30 octobre et le 11 novembre pour louer aux familles nécessiteuses de la commune réfugiées à Paris des bons de pain dans des proportions variant de trois à quatorze kilogrammes de pain par semaine.
Par délibération du 15 avril 1888, la municipalité porta avec empressement l'offre qui lui était faite par Mme Simonet sœur du commandant Brasseur, de l'épée que tenait ce brave. lorsqu''i1 tomba mortellement frappé sur le champ de bataille du 30 octobre, et décida que cette épée serait « placée précieusement .à la salle du Conseil ».
Chaque année, depuis ces sanglants combats, à leur jour anniversaire, une foule recueillie, que dirigent les représentants du Département et de la Ville de Paris vient au Bourget apporter le témoignage de son respectueux souvenir aux vaillants défenseurs ont trouvé la mort.
Aucune commune du département n'a eu, plus que le Bourget, lutter pour conquérir une existence personnelle, un territoire lui appartenant en propre.
Jusqu'à la fin de l'ancien régime, il dépendit administrativement de Dugny; un document de 1716, l'ouvrage de l'abbé Lebeuf, écrit vers 1750, place également le Bourget parmi les dépendances de Dugny. Il n'en est pas moins vrai que par sa situation sur la grande route, sa poste aux chevaux son voisinage de paris, le hameau se trouvait tout aussi important au moins que l'agglomération. Il avait une église, sinon une paroisse, avec des registres spéciaux de baptêmes, mariages, sépultures, dont la collection actuelle remonte à l'année 1692, et sur quels le desservant signait : « curé de Dugny et du Bourget, son annexe », mais souvent aussi « curé du Bourget ».
Signalons enfin la création au Bourget, en 1867, de la cristallerie de M. Paris, maire de la commune de 1880 à 1888. Il avait fondé cet important établissement à Bercy.
Chemins de fer. Par délibération du 18 décembre 1858, le Conseil municipal insista vivement pour que le nom de la station à créer sur la ligne de Soissons fut: station du Bourget. Il alléguait pour raisons le voisinage immédiat de la localité, son importance, sa position au centre des communes à desservir, le chiffre de sa population. On sait que satisfaction lui fut donnée; le nom de Drancy a pourtant été ajouté a ]a suite de celui du Bourget.
Le 18 février 1877, le Conseil réclama la création d'un service de banlieue entre Paris et Dammartin, en faisant observer qu'avant la guerre la ligne était desservie par 13 trains dans chaque sens, et que depuis, on en avait supprimé 4.
Appelé à délibérer, le 29 avril de la même année, sur l'emplacement d'une station de la ligne de Grande-Ceinture, il exprima, mais sans succès, le voeu que cette station fut construite dans le triangle formé par la route nationale, la ligne du chemin de fer de Grande-Ceinture ci le chemin de la Courneuve.
station du Bourget
Grande-Ceinture
Mairie Le plus ancien renseignement que nous ayons à son sujet date du 20-01-1793; c'est acte d'adjudication au citoyen Constant HERVI, moyennant 141 livres par an, de la location d'une chambre et d'un grenier dépendant de la maisons commune, donnant sur la grande rue du Bourget. Il est stipulé que le locataire avait le droit de cuire au four commun, sans rétribution aucune, et qu'il devait laisser parfaitement libre le passage de la chambre des assemblées. Ou était située cette première mairie, c'est ce qu'il nous est impossible de préciser.
La mairie actuelle, construite par LEQUEUX, architecte de l'arrondissement, en 1838-1839. fut inaugurée solennellement en présence du sous-préfet de Sains Denis, des maires de Dugny et du Pré-St-Gervais, le 14-07-1839. Le registre des délibérations municipales contient le procès-verbal "dressé pour transmettre à nos successeurs le souvenir de cette inauguration" il y est dit que l'édifice contient "1° une salle de mairie pour la tenue des séances du conseil; 2° une école primaire communale; 3° un corps de garde pour le service de la garde nationale"
Église Il y avait sur la gauche en montant, presque au bout de ce petit bourg, ---écrivait l'abbé LEBEUF vers 1750,--- « une église succursale du titre de Saint-Nicolas Elle avoir été dédiée en 1551, par Charles, évêque de Mégare; mais, comme elle tombait de caducité, elle fut interdite en 1734 et l'Office fut transféré dans un. autre lieu vers le même bout septentrional. Elle a depuis été, mais l'autel est placé dans l'Occident et la porte à L'Orient, ce qui est le contraire de ce avait été pratiqué dans l'ancienne ».
Ce passage prouve que la première église du Bourget était située à droite de la grande rue, alors que l'édifice actuel est à gauche. Il n'offre rien de remarquable; bien que datant seulement du siècle dernier, il a nécessité, à plusieurs reprises, des réparations assez importantes.
Nous ne parlons pas de la réfection presque totale qu'exigea le bombardement du monument et des combats qui s'y livrèrent, à l'intérieur même
Presbytère. Il date de 1880 le règlement des travaux de construction a été, arrêté par M. David, architecte communal, à 18 323 fr. 96. La superficie de 7 ares. c'est la propriété de la commune.
Cimetière. L'ancien cimetière était situé, suivant l'usage, derrière l'église. En 1832 la commune fit l'acquisition au prix de 1800 francs du terrain actuel, appartenant à M. Bertucat (délibération du 19 juin, approuvée par ordonnance royale du 31 décembre 1832). On sait que jusqu'à l'année 1877, ce terrain se trouvait sur le territoire de Dugnv. Le cimetière voisin de l'église fut fermé le 5 novembre 1833; quoique les murs tombassent en ruines, il resta longtemps à l'état de terrain vague (délibération du 24 août 1843) et ce n'est qu'en 1854 que l'on, décida de le mettre en culture pour le rendre plus salubre.
Au Bourget plus que partout ailleurs, il était naturel que la mémoire impérissable des sanglants combats d'octobre et de décembre 1870 fut marquée par des monuments commémoratifs; on n'en compte pas moins de cinq, de nature diverse, sur le territoire de la commune.
A l'extrémité du village, non loin de la ferme où se livrèrent les engagements si meurtriers d'octobre, et sur le sol même qui contient les restes de plus de cinq cents soldats français s'élève le monument commémoratif en forme de chapelle, que de pieuses mains entretiennent sans cesse de couronnes et de fleurs.
Sur la maison portant le n° 24 de la Grande Rue, est fixée une plaque de marbre blanc sur laquelle on lit ces mots « Ici a été tué Ernest Baroche, Commandant du 12ème bataillon de la Garde Nationale Mobile de la Seine, le 30 octobre 1870.
Le cimetière, enfin, renferme deux souvenirs qui se rattachent à ces lugubres journées. Le plus ancien est une pyramide de pavés surmontée d'une croix, que les Allemands avaient élevée au lendemain même des combats, cri l'honneur de leurs morts, dans le jardin d'une maison particulière appartenant à M. Benaïs 1. Ce monument avant été détruit, la municipalité le fit restaurer, par délibération du juin 1877-. « afin d'éviter au gouvernement toute espèce d'embarras avec une puissance étrangère ». (Le musée Carnavalet conserve dans la série de ses Estampes une photographie représentant le monument allemand dans ce premier emplacement).
Le second est le monument élevé à la mémoire du commandant Rolland, l'un des héros de la journée du 28 octobre. Après guerre, ce vaillant soldat était entré dans l'administration de la Ville de Paris comme inspecteur des perceptions municipales. Il y resta attaché jusqu'à sa retraite, le 16 août 1891. Décédé le 30 janvier 1896, à l'âge de 75 ans, il fut inhumé au cimetière parisien de Pantin; mais là municipalité du Bourget était jalouse de posséder ses restes, qui furent transportés dans le cimetière de cette ville, le 19 avril, à la suite d'une délibération du 2o février approuvée par décret. Cependant, un Comité dirigé par M. George, président de l'Union démocratique des anciens défenseurs de. la Patrie, s'était constitué pour élever sur cette tombe un monument digne de celui qu'elle recouvre. Le monument est l'oeuvre de M. Nénot. membre de l'Institut, l'un des combattants du Bourget; le buste en bronze du commandant Rolland, représenté dans une attitude martiale et coiffé de son képi, a été sculpté par M. Elisa Bloch. La cérémonie d'inauguration a eu lieu le 25 octobre.
Montévrain imprimerie typographique de l'école d'Alembert 1897
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